L'étrangère

Il faisait fort frisquet au poste de garde, les sentinelles étaient emmitouflés dans d'épaisses peaux de bête tandis qu'ils scrutaient l'horizon lugubre à travers les meurtrières.
Xam' grelottait dans sa chope de tisane, fixant le liquide d'un air sceptique, le crâne martelé par sa murge de la veille. Il s'était finalement mis à boire cet horrible breuvage de temps en temps, ça avait le mérite de soulager ses maux de tête.
Tout juste assez réveillé pour percevoir des sabots claquant sur le sol, il se redressa, posa sa chope pour observer la silhouette en approche.
Un cavalier, à vive allure, deux minutes lui suffirent à atteindre le poste de garde.

Derrière la porte, on pouvait distinguer le long souffle râlant d'un cheval, dont le cavalier avait poussé les limites jusqu’à leur retranchements.
On frappa a la porte. Cette dernière s'ouvrit, une étrangère dans la pénombre qui paraissait aussi exténuée que sa monture dont les babines ensanglantées laissaient entrevoir le long voyage qu'ils avaient derrière eux.
Le palefrenier s'approcha, tâtant le terrain, se demandant s'il devait débarrasser la femme de son cheval.
Xam' lui souffla, désignant le palefrenier qui n'osait s'approcher plus avant de la bête :

-Si vous comptez rester, je vous conseille de confier votre monture à cet homme, il s'en occupera fort bien. Puis entrez donc, diable qu'il fait froid !

Xam' l'avait fait entré sans une once d'hésitation. Elle n'avait vraiment pas l'air dangereuse, et même si elle l'était, elle était trop harassée pour faire quoi que ce soit de stupide. Une recrue probablement.
Il saisit à nouveau sa chope pour avaler une nouvelle lampée de tisane en grimaçant.

-Vous v'nez de loin ? Que nous vaut cette visite ?

La porte s'ouvrit presque aussitôt. Deux hommes, l'un en armure et l'autre qui devait être un subalterne. Ils étaient bleus de froid.
Elle n'en avait pas senti la morsure. La chevauchée effrénée, sa tension, sa rage l'avaient maintenue dans un état qui confinait le hors du soi. C'est à présent qu'elle s'en rendit compte.
Elle salua l'homme en armes d'une inclinaison de tête et revenant à sa monture, récupéra ses sacoches et tendit les rênes au palefrenier, regardant le cheval fourbu disparaitre dan l'enceinte.

Je ne sais pas si il se remettra. En cas abattez le. Inutile de le faire souffrir pour rien. Et puis cela fera de la viande.

Passant devant l'homme, elle passa les grilles et pénétra dans la cour, repérant les lieux. C'était pas fameux. Elle s'attendait à autre chose de plus grand et de plus en état.

Hum? Ah oui! Je viens de Normandie... Elle regarda l'homme et le toisa de ses yeux sombres. Je ne viens faire de tourisme par ici. Vous devez bien vous en douter. Quelle drôle de question!

Elle regarda la chope fumante, et s'en saisit.

Vous permettez? Je n'ai rien bu depuis hier midi ni rien avalé de solide.

La lampée de tisane coula dans sa gorge et l'irradia de chaleur. Elle lui rendit le récipient avec un soupir de bien être.

Merci..Ca fait du bien.

Xam' eut un regard pour la pauvre bête à bout de souffle qui s'éloignait vers un avenir probablement meilleur.

Je ne sais pas si il se remettra. En cas abattez le. Inutile de le faire souffrir pour rien. Et puis cela fera de la viande.

Il haussa un sourcil, plutôt fixé par l'indifférence glaciale de cette dernière vis à vis de sa monture. Elle s'employa alors au repérage des lieux, furetant à pas légers tel un félin en terre inconnue. Elle se tourna alors vers Xam', comme venant de reprendre ses esprits.

Hum? Ah oui! Je viens de Normandie...  Je ne viens faire de tourisme par ici. Vous devez bien vous en douter. Quelle drôle de question!

Une lueur d'envie illumina alors son regard lorsqu'elle aperçu la chope fumante du blond. Qu'a cela ne tienne, pleine d'audace, chat en chasse, elle s'en saisit et avala sa meilleure goulade, comme la première depuis une décennie. Elle en avait vraiment besoin semblait-il.

Vous permettez? Je n'ai rien bu depuis hier midi ni rien avalé de solide.

Elle lui rendit sa pinte, expirant longuement, l'air apaisé.

Merci..Ca fait du bien.

Xam' esquissa un sourire amusé. Encore une qui venait de loin, dans tout les sens du terme.

-S'il a tenu jusqu'ici, il s'en remettra. De braves gars vont s'occuper de lui, ils vont le bichonner croyez moi.

L'évocation de la Normandie avait éveiller des songes récurrents chez le jeune compagnon, des songes qu'il peine à oublier depuis lors. Chassant ces mauvaises pensées, il acheva sa tisane d'une traite puis sortit un parchemin de sa besace.

Pas de quoi, la tisane c'est une corvée de toute manières. Remplissez ce formulaire, la suite vous sera communiqué. Dès que vous aurez vos accès, n'hésitez pas à vous rendre en salle commune, demandez ce que vous voulez, devez être affamée...

Citation :

Formulaire:
 Nom (IG) :
 Nom d'emprunt en ces quartiers :[/b]

 Domicile :
 Comté/Duché :
 Où vous êtes actuellement :

 Force :
 Intelligence :
 Charisme :
 Arme :

 Avez vous déjà brigandé ? Dans quelles circonstances ?

 Refuseriez vous catégoriquement de vous en prendre à une ville ou à un duché en particulier ?

 (A envoyer par MP à La Féline )

Voilà qui est fait. Je vais aller en salle commune, je suis affamée en effet. Peut-être viendrez vous prendre une chope avec moi quand vous aurez terminé votre...service? On parlera de cette Normandie qui semble vous avoir laissé un si bon souvenir.

Ricanement de l'étrangère, signe de tête, elle tourna des talons. Xam' se gratta nerveusement le crâne, elle avait lu en lui comme dans un livre, c'était frustrant. Elle se fixa un instant avant de passer le regard au dessus de son épaule pour une dernière question.

Au fait, c'est quoi votre nom?

Xam' ouvrit la bouche mais rien n'en sortit, c'est qu'il s'apprêtait à dire son vrai nom dans un lieu ou c'est peu recommandé. Il se contenta de rétorquer.

-Xamarius, c'est ainsi qu'on m'appelle en ces lieux, ravi de vous connaitre ... ? Il marqua la fin de sa phrase d'un regard interrogateur.