Ténébreux

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Il s'approche, sans bruit. Les yeux curieux fouillent au-delà des grilles ce que la pénombre pourrait lui apporter comme éléments. Il se perd dans ses pensées jusqu'à qu'une voix veuille bien l'en tirer. Il se cale contre, bras coisés, tête penchée. En pleine nuit, les yeux plissés par l'envie d'un sommeil profond, qu'il ne retrouve plus depuis des mois. Autant être actif la nuit.

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Qui d'autre qu'une ténébreuse pour tirer un ténébreux de ses pensées? Elle aussi,Esmée, surnommée Ténébreuse par son fidèle ami, est insomniaque, et souvent déambule au domaine et ses alentours... Souvent elle ne croise personne. Souvent elle finit par trouver le sommeil très tard, après avoir longuement fait la ronde. Mais cette nuit ne sera pas comme les autres, puisqu'un homme attend, l'air fatigué devant la grille. La jeune femme approche sa silhouette fine.
Elle plisse les yeux pour mieux voir. Il semble qu'elle pourrait l'avoir déjà vu. Alors de sa voix douce elle brise le silence nocturne.

Aurais-je à faire avec un beau brun, ténébreux, de moins en moins beau à mesure que je le croise? Ou je me trompe?

Sourire en coin posé sur son visage pâle.

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Une voix connue, peut-être. Faut dire que la pénombre est intense. Il pourrait se tromper. Non, c'est impossible.Son regard se fige sur l'ombre, dont les mots le taquine. Il se mord les lèvres. la situation est caucase, et risque de lui valoir, une grille qui restera de rester fermer, Ténébreux ou pas:

J'ai bien peur que tu me trouves moche définitivement, à vie!

Il essaie de poser ses mots, de ne pas froisser:

Puis tu sais, on aurait finit par se faire une "petite guerre", à celui qui serait le plus Ténébreux donc...

Il lui chuchotte:

Pourrais-tu demander à Ephémère de venir me recevoir, s'il te plait ?

Il se redresse de suite, quelques pas en arrière, au cas où elle aurait l'ingénue idée, de l'attraper à travers la grille par le col, de le garder coincé, visage complétement aplatit, que dis-je, écrasé, pour le marquer à vie d'un bariolé, histoire de le rendre moche réellement.

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Elle l'écoute, le son de sa voix, oui c'est bien celui qu'elle croit. Et il vient bien pour ce qu'elle croit.
Sourire en coin à la demande qu'il ose à peine formuler.
Ainsi donc ils ne partagerons pas les mêmes missions. Qu'à cela ne tienne, elle a largement de quoi rire et lui tenir compagnie dans la section principale.
Oh non, elle ne va pas lui aplatir le nez, ni même le gronder qu'elle idée! Qu'il devienne Fatum est le plus important finalement. Le groupe avant l'individu prime.

Ne t'éloignes pas horrible bonhomme, je m'en vais quérir ta destinée de ce pas.

Enfin, un courrier à Ephémère suffira, qu'il attende seul un moment lui importe bien peu à la plus ténébreuse des ténèbres.
Volte face, la jeune femme disparaît au loin dans un bruissement de tissus.

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Il garde son sérieux. Il ne dit rien pour la suite. Ils se recroiseront à l'occasion dans l'enceinte du repaire. Il profite de l'obscurité pour cacher les marques sur son visage tumifié avec quelques coupures nettes au niveau du nez, de l'arcede sourcilière. Il a bien prit le coup de tête avec le casque de pleine face, et ce au cours de cette même journée. Horrible oui, pour la seconde, elle a bien raison. Il ferme les yeux pour faire passer le mal de crâne lancinant, qui revient, de temps à autre. Il se tient contre la grille, revoit sans cessse devant ses yeux, ce visage venir le chopper bien en face, le bruit du fer dans un écho incessant qui s'entrechoque, s'écrase, en pleine tête. Première fois qu'il se fait frapper.

Un courrier la prévenant qu'on l'attendait. Ephémère laissa là son tri de paperasse, elle finirait plus tard. Elle se doutait bien qu'il arriverait en pleine nuit, ça tombait bien, elle n'avait pas sommeil et une petite pause ne lui ferait pas de mal. La donzelle s'étira longuement et enfila ses bottes avant de quitter son bureau. Les différents couloirs furent longés rapidement et elle se saisit d'une lanterne accrochée au mur avant de sortir par une petite porte à l'arrière de la bâtisse. L'air était doux, elle prit une profonde inspiration pour s'en emplir les poumons avant de parcourir la distance qui la séparait de la grille, contre laquelle son visiteur avait prit appui.

- Me voilà, je ne t'ai pas fait trop attendre j'espère?

Et tandis qu'il se tournait vers elle, la jeune femme fronça les sourcils tout en approchant la lanterne du visage de l'homme, pour y voir plus clair.

- Bon sang mais... Que t'est-il arrivé?

Ephémère posa la lanterne au sol et s'empressa d'ouvrir la grille pour le laisser entrer.

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Désolé, et peu fier. Il devine la démarche d'Ephémére. Il tente de sourire. Un peu. Les traits encore figés, tétanisés par la douleur. Heureux de la revoir, ailleurs, dans un autre contexte:

Non du tout, tu sais bien que j'aime trainer la nuit, ce n'est pas un soucis...

Arff la lanterne en pleine figure, lui fait mettre une main devant son front, trop tard pour jouer de la pénombre et tout cacher. Il l'observe poser la lanterne, ouvrir la grille. Il s'engouffre de l'autre côté, se pose prés de la lanterne, garde son regard sur les gestes féminins, silencieux. il ne cherche pas davantage à se situer. Elle le conduira bien. Il répond à sa question:

Pas vu arriver le casque de plein fouet dans ma figure...

Faut dire qu'il n'est pas du genre à se battre. Son arme à lui, les mots. Peut-être changera-t-il d'avis un jour. Il apprend. Il hausse les épaules un peu blasé:

Je vais bien, mon égo n'a pas été éraflé, c'est que cela me passe au-dessus. Une bonne chose. Ici que tu te caches ?

Il se baisse pour ramasser la lanterne, lui tend son bras:

Tu m'accompagnes dans ton refuge, tu m'y invites ?

Elle le regarde avec insistance alors qu'il lui parle, c'est qu'il s'est bien fait arranger le portrait quand même... Ephémère secoue doucement la tête en levant les yeux vers le ciel.

- Un coup de casque en pleine figure... C'est malin! Enfin, je devine comment c'est arrivé. Tu vas porter les traces pendant un moment...

La Châtaigne glisse le bras sous celui du Ténébreux et lève un visage souriant vers lui.

- On peut dire que c'est ma cachette, oui. Allez viens... Dit-elle en le tirant vers l'avant... On va passer à l'entrée du repaire pour que tu signes et ensuite je t'emmène soigner tes blessures.

Après quelques minutes de marche ils arrivent devant une épaisse porte. La jeune femme frappe trois coups avec le heurtoir. Quelques secondes plus tard, le cliquetis des verrous résonne dans la nuit, pour une fois que Maurice est rapide... La lourde porte s'ouvre et Ephémère invite l'homme à entrer. Elle le guide jusqu'à une table et attend qu'il se soit installé pour poser devant lui un parchemin, une plume et un encrier.

Formulaire:

- Voilà pour toi, il faut que tu remplisses ce petit formulaire pour avoir ensuite une première clé qui t'ouvrira quelques portes. En attendant, tu as soif?

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Il se doute bien que ce n'est pas malin du tout. Que sa jolie frimousse de Ténébreux, sera pas trés belle à contempler. Il a confiance en elle. Il est trop crevé pour faire son curieux sur le lieu. Quand il sent son bras sous le sien, et qu'elle le tire avec enthousiasme vers l'intérieur du repair, il fait de même. Porte passée, verrous retirés, les voilà dans une salle. Il se détache de son bras, vient s'asseoir devant la table. Il examine le formulaire plume en main, il hoche de la tête:

J'ai soif oui, je te laisse le soin de choisir dans mon état, ce qui me soulagera de mon mal au crâne qui ne me lâche pas...Merci

Ephémère le regarde, en pleine réflexion pour trouver un remède au mal de crâne du Ténébreux.

- Hmm... Si j'enfonce le talon de ma botte dans ton pied... Ca fera descendre le mal, non? Hum non... Mauvaise idée.

La jeune femme emplit ses poumons d'air avant de s'écrier à l'intention du garde:

- Maurice! Apporte donc une chope de bière à notre ami je te prie!

Puis, se tournant vers ledit ami:

- Je sais pas si ça va soulager ton mal de tête, mais au moins ça te rincera le gosier. Sinon, on peut tenter une tisane spéciale ou encore un massage du crâne?.. Dans tous les cas il faut soigner tes blessures au visage.

Sur ces entre-faits, Maurice arrive, une chope pleine à la main et la tend à Ténébreux. Ephémère s'assure que le formulaire est bien rempli et le remet au garde pour qu'il l'apporte à la Féline. Quelques minutes plus tard, il est de retour et remet une clé au nouveau Compagnon avant de disparaître sans un mot.

- Bien, maintenant que tu as ta clé, suis-moi, nous allons nettoyer tes plaies. Et bienvenue parmi nous!

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Il ne tarde pas à remplir le formulaire. Il y apporte toutes les informations nécessaires sans perte de temps, remet tout à Ephémère. Il aimerait sourire amusé à sa première proposition de faire passer le mal au crâne:

Je garderai ça moi plus pour les casse-pieds

Un oeil fermé à la voix féminine qui s'écrie. Il se voit servi d'une bonne choppe fraîche. Le rêve. Il prend la clé sans trop savoir à quoi elle correspond. Une grande gorgée:

Je te suis, je te fais confiance pour me soigner et tout ce que tu voudras, merci à toi, Ephémére.

Ténébreux la suit.

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