Sambre et Meuse, et pas en musique!!

Le barbu pestait à tous les diables contre le palefernier qui lui avait refourgué le bidet qu'il chevauchait, en le faisant passer pour étalon fringant, et il s'en voulait à lui même de si peu s'y connaitre en chevaux, mais, tant qu'il se verrait obligé à dépenser la majorité de ce qu'il gagnait en bouffe, il n'aurait pas les moyens d'en apprendre plus long avant....ouf...un bail!

C'est ainsi qu'il lui fallut deux journées de cheval pour arriver enfin, en pleine nuit, devant un portail qui, il l'espérait tout du moins, allait changer sa vie et remplir sa bourse, désespérément vide.

Une fois arrivé, de fort méchante humeur, d'ailleurs, il mit pied à terre, laissant son arme dans son fourreau, acrochée à l'arçon de sa selle, et s'approcha des grilles.

Un premier regard sur les alentours ne lui permit de déceler âme qui vive, aussi appela t'il.

Hohé!! Ya quelcun?

Pas de réponse!

Il répéta son appel à plusieures reprises, avec le même succès, aussi, après plus d'une demie-heure d'appels sans succès et à bout de nerfs, il mit ses mains autour de sa bouche et commença à hurler.

HÉHO!! REVEILLEZ VOUS, LA D'DANS!!! BANDE DE FEIGNASSES!!!

Hélas toujours sans succès.

Puis, bien décidé à provoquer une reaction à l'interieur de la forteresse, et quitte à se prendre des coups de bâton sur la geule, ce à quoi il était déjà habitué, il ajouta, geulant encore plus fort:

LES ARMÉES ROYALES ATTAQUENT!!!

Un peu bourré, un peu étourdi des herbes médicinales Genevoises qu'il cultive et fume à discrétion.
Le Vif comatait dans son perchoir, au dessus de l'entrée principale.
Quelques compagnons étaient encore en opérations, d'autres rentrés, mais l'ambiance "repos du guerrier" prévalait en ces chaleurs estivales.
Une indolence certaine ponctuée de retrouvailles en taverne.

Il astiquait ses armes chaque jour. Surtout depuis qu'il avait appris la provenance de sa superbe épée.
Offerte à Mad par un célèbre Duc Breton, devenu depuis traitre à sa patrie, qui lui avait offerte à son tour, lors du dernier accrochage Geneves - Mori; prémices de la chute de la belles Françoise sous les butoirs Impériaux, il y a quelques semaines.
Ah la politique, Bretonne ou d'ailleurs.
Grandeurs et décadences se succèdent au gré des souverains.

Il cracha par terre un chicot brunâtre.
Médicinales? Il douta un instant à la vue du truc qui sortit de ses poumons.
Cochonnerie. Va falloir ralentir. Autant les garder et les vendre.
La politique ...
Lui avait renoncé au faste et aux honneurs éphémères.
Tout auxiliumisé-concistiommisé ne fait qu'alléger son patelin de sa souveraineté naturelle.
Et lui, ne jurerait plus rien à personne.
Au moins, les choses étaient claires.

Il en était la de ses réflexions solitaires, quand il entendit remuer en bas.
Il jette un zoeil et le récupère.
Ça peut servir ces trucs la, autant les garder!

Un homme, tenue de ville façon dandy anglois, équipé d'un bourricot placide se tenait céans.
Il donne un peu de voix.

Hohé!! Ya quelcun?
HÉHO!! REVEILLEZ VOUS, LA D'DANS!!! BANDE DE FEIGNASSES!!!
LES ARMÉES ROYALES ATTAQUENT!!!

Amusé, Vif le laisse s'égosiller un brin, puis lassé du petit jeu, se décide à descendre et rejoindre l'homme.

cop clop clop clop (bruit des pas dans l'escalier)
Griiii (bruit de la lourde porte de bois qui s'ouvre)

Salvé inconnu.
Que puis je pour toi?

Le barbu vit enfin la porte s'ouvrir, et un baba en savates, tarpé au coin de la bouche, mais épée à la main en sortir.

Salvé inconnu.Que puis je pour toi?

Ah, tout de même! S'exclama t'il. C'est pas trop tôt!! J'ai failli attendre...ça fait juste une plombe que je m'egosille devant votre porte!!

Ce que je veux? Ben j'ai vu une affiche placardée je ne sais où, j'ai mauvaise mémoire, qui vantait les mérites de votre Alliance, avec toutes les prises de mairies et de châteaux, et qui disait que si moi aussi en ai assez de l'inaction et de l'inutilité de la politique des royaumes, je serai le bienvenue au sein de votre alliance. Vous pouvez changer cet ennui en des actions conséquentes au sein des royaumes.

Cela dit, il se mit à expliquer sa situation actuelle, habitant une ville devenue trop petite pour lui, avec une situation politique et religieuse qu'il trouve déstestable, bref, marre.Marre de Genève et de ses habitants. Il veut partir, bouffer du lion ou de la vache enragée peu importe, voir du pays, se fritter la geule avec ennemis ou, à défaut, amis, mais vivre, bouger, voyager, vor du pays faire quelque chose, en somme, et cesser de tourner en rond dans une ville qu'il hait, même si il y est né.

Genève c'est la zone! c'est l'ennui à n'en plus finir, c'est mort de chez mort et cie!! Un vrai dépotoir, sans compter que les hérétiques y tiennent le haut du pavé. Je suis né à Genève, mais je ne supporte plus cette ville, alors j'veux bouger, déssouder du français ou de l'imperial, peu importe, les faire cracher au bassinet et, en rab, leur piquer leur fric, leurs mairies et leurs châteaux, voilà ce que je veux, voilà pourquoi je suis là!!

Il regarda alors son interlocuteur, puis se gratta la tète, avant d'ajouter.

Vous pouvez m'aider...?

L'homme le fit entrer jusqu'à la salle de garde.

Mangez donc, et servez vous en boisson. La maison qui régale!

Le barbu magea de grand appétit, mais ne toucha pas à l'alcohol, n'etant pas trop porté sur les cochoneries savoyardes aux herbes, auxquelles il préférait de loin une bonne bière.

Quant à son interlocuteur, lui semblait vraiment porté sur les cochonneries aux herbes, au vu de ce qu'il fumait.

Qand il eut fini son encas, il prit le parchemin, le remplit et l'envoya.

Après quoi, il remercia le garde.

Merci bien, l'etait juste à point c'jambon!!