Une arrivée discrète

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Le pas léger et irrégulier un humble moine vêtu de bure emprunte un chemin qu'il trace lentement dans l'herbe fraiche. Malgré sa discrétion, une oreille bien entrainée peut entendre le léger bruit de ferraille émit à chaque pas. Il sait que ce léger bruit éveillera certainement l'ouïe attentive de ceux qui le surveille déjà. Il tient à annoncer son arrivée comme il peut tenir à sa discrétion. La bure c'est pour cacher des blaireaux les épées, poignards et armes en tout genre qu'il peut trimballer. Son père lui avait dit c'est en forgeant qu'tu s'ras forgeron. N'ayant jamais rechigné à la tache, il fabriquait de la ferraille jour après jour, quand il n'empoussiérait pas ses frusques sur les chemins. Se faire passer pour un moine lui rendait la vie certes plus facile. Il n'était pas venu ici soulager quelque bouffon de ses paquets trop lourds, il venait, plus humble qu'habituellement proposer ses services
C'est sur une vieille souche de chêne qu'il posa son sac avant de s'asseoir. Depuis Genève il en avait parcouru des chemins sinueux pour venir. Il oublierait quelque fatigue d'un repas vite expédié. Il attendrait ici après avoir sorti de son sac une outre d'eau fraiche, une miche de pain ainsi qu'un morceau de fromage helvète. La bière flamande attendrait au fond du sac encore un peu.

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Blessé et boitillant, Cyric n'en assurait pas moins ses tours de gardes. Il faisait sa ronde, moins discrètement que d'habitude, en effet, il trainait la patte, quand il arriva à la clairière de-la-souche-du-vieux-chêne et qu'il vit quelqu'un. Un moine aurait on dit. Assis, tout recouvert d'une grande bure.

Le jeune homme, même diminué, s'avança, il savait que des compagnons n'étaient pas loin de lui, aussi sortit il à découvert et se présenta à l'étranger :

Ola l'ami emburé! Bienvenu icelieu, puis je vous demander la raison de votre venue?

Cyric écarta sa cape, posa la main sur le pommeau de son épée.

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Avec grand calme il regardait cet homme boitillant s'approcher et l'apostropher.

Ola l'ami emburé! Bienvenu icelieu, puis je vous demander la raison de votre venue?

Il regardait cette main s'approcher de la garde de l'épée en souriant. Il détaillait déjà la facture de l'arme en connaisseur.

T'es ben vif, assieds toi, j'cause pas l'estomac vide, pis là j'ai faim. T'en veux ? Y'a c'qui faut.

Ne se sentant pas menacé, il lui montra le pain, le fromage et l'eau.

Pis si t'es d'humeur à pas m'bouziller l'pain 'vec ta ferraille y'aura aut'chose à boire. J'comprends ta prudence, mais chuis pas v'nu ici m'faire râter un r'pas.

Jerry était bien moins chatouilleux qu'à son habitude, pour moins que ça il avait déjà empalé jusque la garde de nombreux boutonneux. Ici il n'était pas chez lui encore, il comprenait la suspicion du boiteux. Se demandant s'il ne se moquait pas de lui en boitant. Il savait qu'il était observé, mais c'était pas son habitude non plus de sauter un repas.

On bouffe pis on cause si t'veux.

Avec un sourire, il souleva légèrement sa bure pour laisser apparaitre la brillance de l'acier qu'il n'omettait jamais en voyage.

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Cyric sourit en remarquant l'acier montré ostensiblement par l'homme à la bure, boitilla jusqu'à Jerry et s'assit à ses cotés.

Du jaja et du singe? Avec plaisir!

Et le jeune homme sortit une petite flasque de sous sa cape.

J'ai le digestif.

Cyric prit un morceau de pain et se coupa un morceau de fromage.

Hmmm du gruyère helvète, me trompe je?

Il mangea un morceau. Il paraissait sur de lui, pas inquiet du tout, après tout ils étaient ici en territoire Fatum. Même amoidri, Cyric ne craignait rien.

Alors, l'ami, on visite le coin?

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Jerry sortit sa dernière bouteille de bière flamande. Une ambrée à la mousse tenace qui nettoyait le gosier. Une bouteille qu'il avait chapardée à Maude et Ration quand ils avaient le dos tourné. Il arracha de la miche un morceau de pain et sortit une fine lame d'un tranchant sans équivalent pour couper un morceau de fromage.

L'fromage est helvète,comme l'pain. Par contre pour la bière j'ai un gros penchant pour les Flandres. La flotte sert à arroser les plantes autour.

Jerry mangea un morceau avant de répondre.

Chuis à la r'cherche d'un camp'ment. J'me fais chier à Genève, y'a pas d'guerre. Les ch'mins ça rapporte plus. J'fais d'la ferraile, mais en ce moment j'aimerais l'utiliser. Pis j'vois que côté ferraille j'cause à un connaisseur.Chuis passé voir su y'avait pas des boulots intéressants.

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Cyric finit son fromage en mastiquant patiemment puis après avoir avalé il reprit :

Du travail, il y en a toujours pour les braves ici.

Il tendit un petit parchemin à Jerry.

Tenez.

Spoiler:

Remplissez ceci et les portes vous seront ouvertes. Vous trouverez alors travail, compagnons, et alcool.

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Jerry accepta le parchemin et le glissa sous sa bure remerciant le sympathique inconnu avec qui il venait de partager un rapide repas.

Merci l'ami, au fait moi c'est Jerry, tu peux finir la bière j'irai en rechercher à l'occasion.

Pis pour l'taf t'inquiètes pas j'assure, si y'a ben un truc que chais faire c'est embaucher.

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