Harckos était parti depuis plusieurs mois déjà. L'envie l'avait prit de partir se retrouver, retrouver l'envie aussi bien de vivre que de mourir. Il s'était toujours sentit un peu seul, renfermé et sans but.
Il y a quelques mois, son passé sordide, triste et douloureux avait resurgit de sa mémoire. Il avait donc préféré prendre le large courir la campagne à travers champs et forêt. Il avait traversé maint ruisseau, cours d'eau et cascade. Il vivait de cueillette et de chasse.
Il était seul et ça lui faisait du bien.
Mais un soir alors qu'il était en train de cuire ses lapins le colosse se remémora les moments passés chez Fatum, les franches parties de rigolade avec ses frères et sœurs d'armes. Il se rendit compte qu’un nouveau vide s'était fait en lui... un vide sentimental... Fatum avait été sa famille, son accroche au monde. Pendant un temps Fatum avait été sa raison de rire, de boire, de se battre, de se faire des amis et d'aimer... Fatum avait été sa raison de vivre... Fatum lui avait redonné goût à la vie.
Ce soir là une vague de nostalgie déferla sur lui, une vague si forte que même son compagnon de toujours ne pu ralentir. Il se souvint de l’écolo de service, Dundun, Troubadour, Esmé, Tywin, Capuche, Upsilon et pleins d’autre, mais surtout la jolie Ephémère qui lui avait permis de découvrir cette famille.
Le matin venu il fît demi-tour. Il marcha, trottina, couru vers la seule famille qui l'avait accueilli. Ça lui prit deux semaines à un rythme effréné. Il se souvenait parfaitement du chemin à suivre pour arriver à la forteresse.
Ce matin là, caché à l’abri des arbres il se trouvait devant cette forteresse... lui qu'on surnommé le colosse se sentait tout petit... il n'osait pas aller à la porte, ça faisait longtemps qu'il était parti sans donner de nouvelles. Comment allait-on l’accueillir ? Il laissa passer les heures. Il vit des personnes arriver et faire comme lui à ces débuts, toquer à la porte et attendre dans l’angoisse qu’on vienne lui ouvrir. Il avait d’abord vu un visage qu’il ne connaissait pas, puis Ephémère était apparu à la porte, toujours aussi belle. Elle dégagé toujours cette prestance qui sied au chef de section.
Le soir venu il se décida. Même si il avait toujours toutes ses clés, il ne voulais pas entrer comme dans un moulin après tant de mois d'absence. Alors il s'avança vers la porte, avec encore plus d’angoisse en lui que la première fois qu’il était venu il toqua et attendit, la main caressant la tête de son fidèle compagnon. Comme pour se rassurer. Son épée dans le dos, ses deux haches sur les côtés et son fidèle compagnon assis à ses côtés, son Loup.