Pourquoi pas

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En mode, tiens, et pourquoi pas.

Fatum.C'est ici...Une forteresse, et quoi d'autre.

La Brunette, qui était sortie se dégourdir les jambes, s'approche de l'entrée en voyant le garde occupé avec quelqu'un. Elle arrive derrière lui et se hisse sur la pointe des pieds pour tenter de voir par-dessus son épaule, à travers la grille entrouverte. Peine perdue, il est trop grand. Elle change de tactique et se baisse pour essayer de voir sur les côtés. Mais le garde est trop large. Et sourd en plus, car il ne l'entend pas quand elle souffle comme un taureau -petit le taureau- pour exprimer son agacement.
La jeune femme donne alors une grande tape dans le dos du colosse et s'écrie :

Oh Mauriiiice ! Fais donc entrer le visiteur, je m'en occupe.

Le garde, qui ne semble même pas surpris, s'écarte pour laisser entrer l'homme, tout en marmonnant un truc incompréhensible. Ephémère lui fait signe d'approcher.

Entre et suis moi, on va aller discuter à l'intérieur... Sourire angélique... A moins que tu aies peur de ne pas ressortir vivant !

Et tout en marchant vers la salle d'accueil :

Je m'appelle Ephémère, et toi qui es tu ? Qu'est-ce qui t'amènes ici ?

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Il n'en mène pas large comme le garde. Pas aussi large, en tout cas. Sortie de nulle part, si , de derrière le garde en question. Il compatit au cri :

Maurice, votre petit nom. Elle n'a pas l'air commode.

Et le " Je m'en occupe ", le laisse cloué sur place. Il parvient à avancer lorsque cela lui est dit:

Très bien. Quel bel accueil. J'en suis ravi.

Au fur et à mesure qu'il s'approche de son interlocutrice:

Y aurait-il une ou des raisons pour que je ne puisse en ressortir vivant ?

Il l'accompagne, et répond volontiers:

Enchanté Ephémère. Et bien, des retrouvailles.

Arrivés devant l'immense bâtisse, un autre garde leur ouvre la lourde porte. Ephémère invite l'inconnu à entrer, et une fois à l'intérieur, lui répond en essayant de garder son sérieux :

Et bien disons qu'il se passe parfois des choses étranges ici... Tu arrives sur tes deux guibolles et tu repars les pieds devant. Et ce pour de multiples raisons... Petit sourire amusé avant de poursuivre... Des retrouvailles dis-tu ? Mais encore ?

La Brunette lui désigne une chaise pour qu'il s'installe autour de la table.

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Visite guidée, touristique, pour l'instant. Tout le charme de la découverte. Plongé dans ses pensées. Un univers qui ne lui est pas inconnu. Promeneur contemplatif. Flâneur incontournable.Jusqu'à une immense bâtisse. un autre garde. Une nouvelle étape. Jusqu'à y entrer à l'intérieur. Il marque un temps d'arrêt, regarde les alentours. Puis hausse les épaules. Il se retourne à peine à l'entrée, vers l'accompagnatrice:

Arriver à tenir sur ses jambes, je me débrouille bien. Pour marcher, un pied devant l'autre, c'est pratique.J'ai appris à tenir debout et à marcher de cette façon.

Voit bien l'image de se jeter les deux pieds devant, est-ce possible:

Jeter ses deux pieds devant ou en avant. C'est un coup à se casser la figure. Je ne sais même pas si c'est possible. Hormis pour sauter loin. Peut-être.

Il baisse sa tête pour regarder ses pieds. Imaginer. Il secoue la tête, relève ses yeux, sur Ephémére:

Vous ne me reconnaissez pas ?

Puis à la table et à la chaise, il s'avance. Il se place face à la porte d'entrée. Pour y garder un oeil. De dos à rien ni personne. Bien droit. Allure décontractée.Jambes croisées, celle de droite sur celle de gauche. La tête se penche un peu sur la gauche aussi:

Je suis tout à l'opposé de ce que j'étais par le passé. Un passé très lointain. Il est vrai. Cela peut vous être difficile de vous souvenir.

Il risque d'attiser. Plus la méfiance. C'est un risque. Vu la voie qu'il emprunte.

Ephémère regarde l'homme en clignant des yeux, et sans cesser de le dévisager, s'assoit sur la chaise voisine.

Ah, je suis censée te reconnaitre ? On s'est déjà rencontrés tous les deux ?

La jeune femme essaye de fouiller dans sa mémoire mais en vain.

Je t'avoue qu'après avoir passé plus de deux ans en retraite, ma mémoire n'est plus ce qu'elle était, hélas... Mais tu vas me la rafraichir, n'est-ce pas ? Et puis tu ne t'es toujours pas présenté si je ne m'abuse ?

Elle attrape un parchemin et le dépose devant lui, avec de quoi écrire.

Formulaire:

Tiens, tu pourras remplir ce formulaire ensuite. Mais d'abord, dis moi tout.

Ephémère le regarde, curieuse.

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Oui.Ici même.

Se présenter:

Scorpio, c'est commun. Cela fera l'affaire. Le monastère est une mauvaise idée. On sait quand on y entre. Jamais quand on en sort.

Il prend connaissance du parchemin:

Je t'avais prise en otage pour me sortir d'ici. Très musclé comme entretien.

Les sourcils d'Ephémère se froncent tandis qu'elle se répète mentalement la dernière phrase de son interlocuteur. Après un court instant de stupéfaction, le léger sourire qui étirait ses lèvres s'efface au fur et à mesure que les souvenirs remontent à la surface. Bon sang, elle avait complètement oublié cette histoire. Mais là, tout lui revient en pleine face ! Un coup d'œil rapide autour d'elle pour s'assurer que les gardes ne sont pas loin. A cet instant, elle hésite entre bondir de sa chaise et sortir sa dague pour le tenir éloigné d'elle, des fois qu'il soit revenu pour se venger. Ou bien garder son calme et poursuivre l'entretien. Elle choisit la deuxième option.

Au moins, cette fois, tu es entré par la porte... Et il a fallu que ce soit moi qui vienne t'accueillir. Quelle ironie, n'est-ce pas ?

La brunette s'interrompt quelques secondes tout en le sondant du regard. Il a du culot de se repointer ici après le bazar qu'il avait foutu quelques années auparavant.

Tu t'es remis de tes blessures, apparemment. Mais dis moi plutôt, que viens tu faire ici ? Si je me souviens bien, tu ne nous portais pas dans ton cœur à l'époque...

Heureusement pour lui, elle n'est pas rancunière. Sinon il serait déjà mort. Ce qui ne l'empêche pas de rester sur ses gardes.

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Il laisse venir la suite. Ce qu'il adviendra, il saura bien s'en sortir. Il avait faillis oublier, il laisse échapper un rire:

J'ai faillis plus me rappeler que j'avais fais le mur. Quelle idée, pas vrai ? Quand il y a une porte, quand même. C'est plus pratique.

Il secoue la tête, se passe une main sur le visage pour laisser un silence:

Qu'est-ce qui a bien pu me passer par la tête...

Il rit à nouveau:

Et nous revoilà face à face. L'ironie ne serait-elle qu'en ce détail. Prenons la fuite tous les deux. Une grande romance. Que vous oubliez toute cette vie que vous ne connaissez que trop pour l'inconnu

Les blessures. Le rire s'estompe, petit à petit:

Mon état. Cela n'a pas dû être trop grave. Je ne serai pas revenu. Une idée me vient. Pas rancunier, ni l'un ni l'autre. A priori. Présenter des excuses, ce serait pas trop mal.

Il est pensif, un court instant:

Je n'avais rien contre vous. Songer que de prendre d'assaut Fatum avec pour but de voler les butins qu' eux mêmes, avaient dérobés, serait une autre ironie.

Ephémère l'écoute en hochant la tête, roule des yeux en prenant un air amusé quand il lui propose de prendre la fuite et le laisse finir de parler avant de reprendre la parole.

Bien, disons que tout ceci est de l'histoire ancienne, on oublie. Faisons table rase du passé. Et maintenant tu es ici pour nous rejoindre, alors... La brunette désigne d'un mouvement du menton le formulaire qu'elle a posé devant lui quelques instants plus tôt... Tu le remplis ce formulaire ou tu as déjà changé d'avis ?

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