Après un long voyage de dizaines de jours, Decado arriva enfin à l'endroit indiqué sur la carte qu'on lui avait confiée. Il ne rencontra que peu de monde, et malgré un trajet laborieux, il était presque déçut d'être déjà arrivé. Non pas qu'il ne souhaitait entrer en ces lieux, mais l'homme adorait la solitude. N'appréciant pas la compagnie de n'importe quelle personne, il avait tout fait pour éviter leur présence sur la route, s'en éloignant même grandement pour ses nuitées à la belle étoile.
Mais le voici maintenant arrivé devant le bâtiment. Stoppant son cheval, il observa un moment les lieux, puis descendit de selle pour le bouchonner. Il lâcha les rennes pour le laisser brouter à souhait. Ne voyant personne près des grilles, il retira son fourreau de son baudrier dorsal, et s'assit en le tenant dans sa main gauche. Il ne savait pas vraiment à quoi s'attendre, et souhaitait donc conserver ses lames près de lui. On est jamais trop méfiant comme qu'on dit. Mais la méfiance laissa rapidement place à la fatigue. Decado arrivait à dormir dans toutes situations, même avant les batailles ou entre deux assauts, à force d'habitude. Il savait également ne dormir que d'un œil, comme il le fit tout le long de son voyage. Il se laissa donc tomber en arrière, la main gauche tenant son fourreau, et sa droite sur la fusée d'une de ses épées. N'entendant toujours personne venir, ni son cheval s'éloigner ou paniquer, il ne tarda pas à s'endormir d'un sommeil léger...